Sauver quelque chose du temps / Les Années

Les Années 
d’après Annie Ernaux
Un projet théâtral de Yaël Elhadad
Collaboration artistique Elsa Bosc



Résidence de recherche écriture/dramaturgie au Théâtre Paris-Villette du 4 au 15 mars 2019


"elle voudrait saisir la lumière qui baigne des visages désormais invisibles, des nappes chargées de nourritures évanouies, cette lumière qui était déjà là dans les récits des dimanches d'enfance et n'a cessé de se déposer sur les choses aussitôt vécues, une lumière antérieure. Sauver
(...)Sauver quelques chose du temps où l'on ne sera plus jamais"



Les Années, Annie Ernaux


Photo Frédéric Bourdelier





Les Années au théâtre vu par Yaël Elhadad:

Cinq femmes de différentes générations
Cinq femmes singulières: une multitude de femmes ou la même à différentes époques de sa vie?
Un plateau nu
Des voix
Des images
Une prise de parole à la 3ème personne
Des femmes qui regardent, qui se regardent
De l’autre côté
Etrangère à soi
Du tango
Le blanc
Des points de vue, prises de vue
L’écriture en devenir
Des grandes tablées
La rumeur du monde

Si la petite fille que l’on était, rencontrait la femme âgée que l’on sera ?

Un autre espace temps. Universel. Suspendu.
Et pourtant le présent absolu de la représentation

Photo Vivian Maier

A propos de « Les Années » d’Annie Ernaux, Janvier 2008,
Prix Marguerite Duras, Prix François Mauriac, Prix de la langue française

 «  Annie Ernaux : «C'était dans la seconde moitié des années 80, j'avais 45 ans alors, deux fils adolescents, et le sentiment d'avoir vécu beaucoup de choses, d'avoir traversé des circonstances et des événements qui faisaient que ma vie, déjà, avait un caractère historique. Je désirais écrire cela, c'était en moi, mais se posait la question de la forme. Comment dire l'histoire d'une femme et l'histoire du monde autour d'elle, sans dissocier l'un de l'autre ? »
Annie Ernaux a pris le temps de trouver la juste réponse - la voici, admirable : ce sont Les Années. 
(…)
 Des images viennent jalonner le récit : des photographies non pas reproduites, mais décrites, qui des années 40 à aujourd'hui, de l'immédiat après-guerre à l'ère d'Internet et de la mondialisation, passant par les Trente Glorieuses, par les années 70 libératoires, par le tournant cynique des années 80..., marquent l'itinéraire personnel et spécifique d'une femme, tout en ouvrant les portes successives par lesquelles s'engouffre la mémoire collective - flux intense et contrôlé de mots, d'images, de sensations, d'informations, jusqu'à plus soif, jusqu'au vertige. »
Télérama Février 2008, Nathalie Crom

Photo Vivian Maier

« Olga (elle étreint ses deux sœurs) : La musique est si gaie, si entrainante, on a envie de vivre ! Oh, mon Dieu ! Le temps passera, nous nous en irons pour toujours, on nous oubliera, on oubliera nos visages, nos voix et combien nous étions, (…) et, se souvenant de ceux qui vivent à présent, on aura pour eux une bonne parole, et on les bénira. Oh, mes sœurs, mes chéries, notre vie n’est pas encore terminée. Nous vivrons ! La musique est si gaie, si joyeuse (…) Si l’on pouvait savoir ! Si l’on pouvait savoir ! »
Les Trois sœurs, Anton Tchékhov


Photo Vivian Maier